Lettre ouverte aux victimes du 4 Septembre

Le Maroc est en deuil et Miss Outlet a voulu rendre hommage aux 43 victimes de l’accident de la route qui s’est produit mardi 4 Septembre dernier dans les environs de Marrakech.
Extrait d’un message adressé aux victimes de ce drame :
’’ De là où vous êtes, vous n’avez strictement rien à foutre de ce que je vous dis, et je comprends. Vous êtes juste partis. Les heures d’avant, certains d’entre vous dormaient, d’autres avaient froid, certains d’entre vous pensaient à leurs nanas de l’université et d’autres à comment payer le loyer les 3 prochains mois.
Je ne sais pas s’il y avait des enfants parmi vous ou pas, de toute façon ça n’aurait rien changé à la suite des évènements.
Et puis en quelques minutes, vous êtes juste partis, plus rien. Votre vie s’est juste arrêtée, je ne sais pas vous, mais moi je trouve cette idée assez flippante. Que tout s’arrête juste comme ça sans préavis, sans un dernier verre de thé ou un dernier regard de l’être aimé. Un truc de fou … Dieu, tu ne trouves pas que 43 ça fait un peu beaucoup d’un coup ? Non je ne sais pas, juste une idée comme ça.
Non, ne partez pas, j’ai encore envie de vous parler.
Au fait, je n’ai pas grand-chose à vous dire, parce que je ne connaissais aucun d’entre vous, mais je tenais à ce que vous sachiez que votre mort m’a fait mal, m’a fait beaucoup de peine, et que mon âme saigne pour vous. Oui, je sais ce que vous allez vous dire, là où vous êtes, ma compassion et tous mes états d’âmes de petite bourgeoise qui ne prend jamais de cars pourris, je peux me les garder. Et je vous dis encore je comprends.
Votre mort a été plus ’’célébrée’’ que votre vie. Oui, ce monde n’est juste pas sérieux.
Les médias de chez nous ne parlent pas de vous. Oui je sais aussi, mais comme je suis en train de parler à Dieu là, je ne peux pas sortir mon attirail poids lourd de « Sebbane » (d’injures). « Llah in3el waldine babahoum l kelb tffouuu » (insulte marocaine difficile à traduire), donc soyez gentils ne m’attirez pas trop vers ce courant là, vous savez bien que je m’emporte facilement concernant ce genre de sujet.
Vous n’êtes ni les premiers ni les derniers à mourir comme ça au Maroc, vous me dites. Oui je sais. Mais vous étiez des êtres humains quand-même. Vous ne pouviez pas juste prendre un car pourri le soir et tout quitter à l’aube comme ça par paquet de 42 ? Si, vous pouvez ? Ah bon, Pourquoi ? Parce que vous êtes marocains ? Ahhhh d’accord.
Bon, Dieu n’a pas que ça à faire et me demande d’abréger. Donc je dois faire vite.
Pour finir, j’ai envie de vous dire même si ça n’a pas beaucoup de sens, qu’on vous (nous) a peut-être introduit depuis la naissance dans vos (nos) gènes que vos (nos) vies ne valaient rien, mais je peux vous assurer que ce n’est pas vrai. Oui je sais c’est un peu difficile de me croire sur parole vu ce qui se passe actuellement avec votre mort, mais avec du recul vous allez voir que j’ai raison.
Dieu, si tu pouvais leur confirmer ma dernière phrase stp, parce que je crois que je ne suis pas très convaincue de ce que je dis.
De là où vous êtes, si vous pouviez inviter quelques-uns de ceux qui nous gouvernent, il se peut que vos proches aient une vie différente de la vôtre.’’
Dieu, si tu pouvais transmettre …
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