Driss Zerroual l’interview Driss Denim de Miss Outlet

DD : Café ! Un café corsé pour le matin et un thé à la menthe le soir. (rire).
2. Si tu étais un parfum...
DD : Je suis à la fois l’indémodable Aqua di Gio de Giorgio Armani et 212 de Carolina Herrera...tous deux des parfums doux (sourire) ...Mais celui qui me représente le plus sera signé DD.
3. Si tu étais une ville....
DD : Marrakech au Maroc pour son âme, sinon L.A pour son extravagance !
4. Quel est ton type de filles et au contraire quel genre te fait fuir ?
DD : J’aime les filles grandes, minces qui ne passent pas inaperçues et qui sont surtout bien cultivées.
Et le type de filles qui peuvent me faire fuir c’est tout simplement les filles snobs.
5. Que requiert le lancement d’une marque comme Driss Denim ?
DD : Beaucoup de patience ...4 à 5 ans d’étude de marché.
En m’installant au Canada, j’ai fait des études en gestion d’entreprise, en administration des affaires et pour finir une maîtrise en marketing.
6. Pourquoi avoir choisi de vivre au Canada ?
DD : Le Maroc est la meilleure base que je pouvais avoir, je suis issu d’un milieu populaire et j’ai appris à travailler dur pour arriver là où je suis aujourd’hui.
J’ai ensuite quitté le Maroc pour le Canada pour mes études.
La vie au Canada est agréable et tellement différente du Maroc.... Ici on ne te juge pas pour ce que tu es. On donne à chacun sa chance, à condition de travailler pour mériter sa place.
Le Canada m’apporte un environnement professionnel idéal pour le développement de ma marque. Les choses évoluent rapidement ici.
7. Comment décrirais-tu ton rapport avec la mode ?
DD : Je me suis toujours intéressé à la culture Hip Hop et au style qui va avec. Déjà au Maroc, j’étais l’un des premiers à oser porter des jeans déchirés sans me soucier du regard des autres...C’est tout naturellement que j’ai lancé la première ligne Hip Hop au Maroc. J’ai également crée, avec un groupe d’amis, l’un des premiers groupes Hip Hop marocains.
Aujourd’hui, je suis un créateur de mode, mais avant tout un homme d’affaire qui a pris la peine d’étudier le domaine dans ses moindres détails.
8. Comment es-tu passé de mannequin à chef d’entreprise ?
DD : J’ai su tirer profits de mon métier de mannequin qui m’a permis de me faire des relations dans le milieu de la mode. J’ai fait des shootings pour de grandes marques, côtoyé des personnes influentes dans le milieu. Je me suis intéressé aux techniques de délavage, la technique utilisée par Driss Denim est d’ailleurs brevetée, je me suis également intéressé aux matières premières en sélectionnant que le meilleur, aux différentes coupes et coutures...
9. Quelle est ta source de motivation pour avancer tous les jours ?
DD : Mon moteur c’est mon mental, je pense que rien n’est impossible, je ne suis pas pressé, je sais faire preuve d’une grande patience dans tout ce que je fais...Ma devise : "Si lui il peut.... moi je peux faire mieux".
10. Qu’est-ce qui distingue Driss denim des autres marques concurrentes ?
DD : Tout d’abord la coupe, des détails qui peuvent paraître anodins, mais qui sont visibles au premier coup d’œil : les boutons et rivets de couleur rouges et le logo cousu en double D que j’ai imaginé moi même est très visible. Je soigne même le travail sur les étiquettes en sélectionnant la plus haute gamme de tissus pour leurs fabrication. Et pour finir une doublure interne dans un tissus différent à carreau, parfois apparente, sous les effets de déchirure de jean qui leur donne une touche originale.
La qualité est mon objectif n°1 dans toutes les étapes de fabrication : des analyses et tests de qualité sont effectués dans mon labo au Maroc. Si la fabrication de mes jeans se fait au Maroc, dans des usines habituées aux plus grandes marques... je veille personnellement au respect des normes internationales.
Et pour finir Driss Denim ce n’est pas uniquement des jeans mais un éventail d’articles : chemises, jackets, t-shirt, polo ,foulards, ceintures…… et à venir chaussures et parfum par la suite.
11. Peux-tu décrire le processus de création d’un jean DD ?
DD : Chacun des jeans Driss Denim passe par les 7 étapes suivantes avant d’être prêt à être commercialisé :
1- Tout d’abord on dessine le modèle
2- Ensuite vient la réalisation qui passe par le choix du tissus et de ses accessoires (boutons, doublures etc...)
3- On test la coupe recherchée
4- On l’envoi au labo pour effectuer les tests de lavage, ce qui permet d’évaluer sa résistance aux lavages répétitifs.
5- On réalise de 3 à 4 exemplaires de démo du modèle
6- On envoi le produit chez le leader du délavage, pour transformer son allure jusqu’à obtenir le look désiré.
7- Et pour finir on effectue des tests en condition réelle sur des gens afin d’évaluer le rendu final. Pour cela on programme une Brainstorming avec toute l’équipe pour avoir le retour des testeurs sur le confort, la qualité et le look du jean.
Le but c’est bien entendu de livrer un produit haut de gamme, de très bonne qualité et qui dure longtemps.
12. Quelles sont les coupes féminines que l’ont peut trouver chez DD ?
DD : Des coupes qui donnent une allure de fille ’rebelle’ en soignant la coupe pour mettre en valeur les courbes féminines.
On ajoute à cela un mélange de jean et tissu à carreau (aux couleurs pastelles), des boutons de couleur différente...
13. Peux-tu définir le concept " rebel not criminal" ?
DD : Il s’agit d’un message à double sens, je suis un "bad boy", je suis "rough"* mais doux à la fois et mystérieux.
14. Quels sont les pays où tu lanceras ta marque en 2012 ?
DD : En janvier 2012, tout d’abord le Canada, Dubaï, Amsterdam, les États-Unis (L.A), Paris...puis le Maroc.
15. Quels sont tes critères pour sélectionner les mannequins qui représentent ta marque ?
DD : Cela dépend réellement de la motivation des mannequins pour décrire l’histoire que je leur raconte durant le shooting. Mes shooting se déroulent comme des tournages de courts métrages totalement improvisés.
Il m’arrive même de faire des castings sauvages dans la rue quand je flash sur quelqu’un. Je ne cherche pas des mannequins qui posent, mais des hommes et des femmes capables d’interpréter des situations de la vraie vie, pour que l’on puisse s’identifier à eux, dans des scènes où le mouvement et l’action priment.
16. Et sinon pourquoi Driss Denim comme nom...
DD : J’ai longtemps cogité pour trouver un nom qui se transcrit facilement en logo, un jour en entendant mon nom prononcé par une américaine, j’ai trouvé qu’il sonnait bien, qu’il était beau même (rire), c’est ainsi que j’ai décidé de le combiner au mot Denim...ce qui donna : Driss Denim.
Le choix d’associer mon prénom à la marque c’est en quelque sorte un engagement que je prends vis à vis de moi-même...C’est également une manière de véhiculer ma fierté d’être marocain et d’encourager tous ceux qui ont un rêve à oser se donner les moyens pour le réaliser.
17. Comment fait un Marocain pour survivre au Froid de Québec ?
DD : Pour supporter l’hiver québécois il faut le vivre et profiter de chaque moment de plaisir qu’il peut nous offrir.
Je m’explique : tout est dans le mental...il y a tellement de choses à faire en hiver. Il ne faut surtout pas se renfermer sur soi et subir le climat en attendant que ça passe. L’idée est de faire en sorte de changer sa routine en s’adonnant aux différentes activités hivernales…ski, raquettes, motoneige, week-end au chalet avec les amis aux pieds des pistes. Pour ceux à qui cela ne suffit pas, il y a toujours la possibilité de s’envoler là ou dame nature est plus clémente : Mexique, cuba ou encore…Floride.
18. À quand un défilé Ready To Wear de Driss Denim dans une fashion week ?
DD : J’ai malheureusement raté la fashion Week de Montréal en septembre dernier pour un problème de logistique, je compte bien me rattraper pour la prochaine, à Toronto en février et pourquoi pas tenter celle de NYC par la suite.
19. Ton actu ?
DD : Je prépare des pubs ainsi qu’un court métrage qui racontera l’histoire de Driss Denim, la fabrication et tout l’univers Driss Denim. Je prépare un casting concours qui s’adresse à des personnes dans le monde entier qui désirent représenter la marque. Et bien sur je continue à réaliser de manière très régulière des shootings photos un peu partout dans le monde avec des scènes loufoques, drôles et parfois absurdes. (rire)
20. Quelle question tu aurais aimé que je te pose ?
DD : Enfant, quand on m’interrogeait sur ce que je voulais devenir qu’est-ce que je leur répondais ... la réponse c’était que je voulais devenir quelqu’un de connue. Mon professeur ne comprenait pas mais c’était ma façon de dire que je voulais devenir un businessman connu (rire). Mon projet est un rêve d’enfant qui se réalise.