Avis de tempête du BONHEUR à Merzouga…

Nous sommes le vendredi 22 avril, il est 5h du matin et il est temps de se réveiller pour prendre la route en direction du Festival Transahara. Transahara ?
Ce n’est pas seulement que de la transe au Sahara mais cela Miss Peoplette ne le sait pas encore…
Un voyage au bout des ondes…
8h15 : CTM Casablanca.
Un réveil express et une valise préparée approximativement, c’est comme cela que j’arrive à la gare routière où m’attend mon bus pour Errachidia. 10h de route ? Cap ou pas cap ?
Cap, bien sûr… Virages, nuages, plaines, montagnes, sable, vent, station d’essence, campagne, vent encore, troupeaux de moutons, pluie, des heures à ne rien faire ou à tout faire, papoter, dormir, se faire les ongles, s’ennuyer, penser, s’évader…tel est le sort de Miss Peoplette en lunettes de soleil, qui n’attend qu’une seule chose, défier les rayons du soleil du désert !
La route est longue, la fatigue commence à se faire sentir, mais la beauté des paysages qui défilent et l’idée de retrouver les dunes au son des platines me fait tout oublier ! Après avoir laissé la mer derrière moi, je traverse le massif montagneux pour mieux retrouver le désert et les dunes.
18h15 : Arrivée à Errachidia.
Après 10 heures de route, je ne suis plus qu’à 2h de notre destination finale. L’appel des dunes se fait ressentir de plus en plus, mon côté marseillais vous dira même que je commence à entendre la musique tellement je me sens proche du site en question…
Miss Peoplette et sa valise rose prennent un taxi jusqu’à Erfoud où nous sommes attendus à l’Hôtel Plams pour le Meeting Point. L’endroit est confidentiel, le rassemblement est prévu pour nous remettre à nous, Transahariens, nos bracelets et nos tickets et pour nous emmener incognito sur le site. Soudain, un sentiment bizarre nous envahit…Miss Peoplette se sent importante, telle une James Bond Girl à la recherche d’un site englouti, à qui on aurait confié une mission impossible…Mais dans la vie réelle, les 4x4 s’en vont et s’en viennent, une file de compatriotes Transahariens attendent leur tour et à 21h15, c’est enfin à mes 5 nouveaux compatriotes et moi-même de prendre la route pour nos dunes électroniques…
22h : Transahara here I am…
40 min, 17 km de secousses et un ciel étoilé à couper le souffle où Orion nous donnerait presque la main et où la grande Ours n’aura jamais aussi bien porté son nom, nous arrivons à une boite de nuit géante en plein milieu du désert. Il fait noir, les lumières nous éblouissent, on sent le sable sous nos pieds, nous sommes entourés de deux pistes énormes,les décors sont impressionnants. La musique commence à prendre possession de nos corps, nous sommes bel et bien arrivés à Transahara !
Accueillie par le son passionné de Kali G, Miss Peoplette est ravie de retrouver les DJ chouchous de Miss Outlet dont Amine K, qui en maître des lieux de l’alternative stage, n’est pas seulement artiste cette année mais également manager…Sous l’œil attentif de son filleul, Dj Fahd, benjamin du festival et qui vit son "rêve" en participant à Transahara, le DJ Manager doit s’assurer du passage des 150 DJ et de gérer les susceptibilités des artistes, courage Amine !
Transahara, c’est quoi ?
Transahara, c’est de la musique électronique 24/24 pendant 4 jours, en plein milieu du Sahara.
Le festival, qui en est à sa 6ème édition cette année est caractérisé par deux dancefloors principaux : l’alternative stage où l’on passe de la musique plutôt tech, house et deep comme l’appellent les connaisseurs et le main stage caractérisé par de la musique plus « dark », plus violente et à rythme beaucoup plus rapide, de la vraie musique transe.
Ces deux pistes sont séparées par une centaine de mètres et l’aller-retour ressemble à une traversée du désert, souvent douloureuse et interminable mais la motivation nous pousse à faire des choses qu’on ne soupçonne pas…
Transahara, c’est également, et selon le co-organisateur : Mehdi Riah, 41 nationalités représentées, 600 personnes, 150 artistes, des décorateurs qui viennent du monde entier chapeautés par Global Village. Le concept est 100% marocain et vient d’Abdou Ouali, organisateur du Festival. « Un concept à la Mad max et 100% écolo, puisque nous avons tout fait en rappel à la récupération d’énergie et à l’éolienne ». Un festival maintenant reconnu dans le monde, mais qui selon Mehdi est à 80% de ce qu’ils voudraient faire : « On voudrait faire de mieux en mieux ».
« De mieux en mieux », telle est également la devise des « teufeurs » (personnes participants aux manifestations Electro) dont les nuits se suivent et ne se ressemblent pas. En effet, à Transahara city, les « bonjours » sont remplacés par des « as-tu dormi ? », les « shaking hands » par les « hugs », les klaxons des voitures par les blatèrements des dromadaires et la pollution par la danse du sable et l’air pur du désert…Personne ne fait comme l’autre, on dort quand on veut, on se réveille à l’heure qui nous convient ou on décide de ne pas dormir tout simplement. Les 1ers sont bercés par les sons des platines, les seconds ont des DJ qui se succèdent toute la nuit pour profiter du dancefloor. Chacun vit à son rythme mais tout le monde vit au rythme de la musique…A Transahara city, les barrières du langage n’existent pas, on s’assoit, on se parle même si on ne se connaît pas, l’amour de la musique électronique et le dépaysement nous rapprochent, on crée des liens, on s’aime, on rit, on danse, on partage… Il n’y a que des couleurs, des jongleurs, des cerceaux, des danses et des mouvements qui ne se ressemblent pas. Selon Sarah et Christophe, qui viennent de Suisse, « c’est une coupure musicale et humaine du monde, là où on oublie ses problèmes et où la vie est meilleure… ».
Vous l’aurez compris, Transahara est une véritable cure de jouvence et de mouvance…mouvance électronique ! Une cure de désintoxication où l’on soigne nos problèmes et nos malheurs. Un coin paradisiaque, au milieu du désert où des DJs du monde entier offrent du plaisir à des gens du monde entier. Une pause dans la vie et non un stop, une véritable leçon de paix et de tolérance, où l’on se sent libre et jamais jugé, qui pourrait inspirer bien des politiques et des peuples…
4 jours plus tard, des centaines de sets passés et 600 teufeurs sur les 2 dancefloor confondus fatigués, les lumières s’éteignent, le son s’arrête et les valises sont prêtes. Les voitures et les 4x4 reprennent la route de la vie et de la routine, des souvenirs plein la tête et de la musique plein les oreilles et plein les jambes surtout !
Il est 14h, mardi 26 avril…Tombé du rideau sur Transahara. Les dunes s’ennuient déjà. Nous aussi.
A l’année prochaine !
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