20/20 Miss Outlet avec Sonia Terrab
« Marchons. Du chaabi à l’électro, des chikhates au funk, marchons en groupe, jamais trop loin, d’un lieu à l’autre, du verre à la coke, de la coke au joint. Marchons dans Casa la folle, Casa la bête, Casa la grosse. ». Et c’est ce que Miss Peoplette a fait : marcher longtemps et a trouvé sa réponse, pas loin, dans le nouveau roman de Sonia Terrab, notre invité de la semaine ! Mode, beauté, débuts et amour de l’écriture, notre jeune écrivain se dévoile…à vos plumes !

Sonia : le thé pour écrire, le café pour relire.
2/20 : Roman ou BD ?
Sonia : roman, même si mon premier amour est Picsou.
3/20 : Quel est ton rapport avec la mode ?
Sonia : ce que j’aime dans la mode, c’est le changement, la récup du vieux pour créer du nouveau. La mode habille l’Histoire et l’illustre, c’est un repère, une frise chronologique de l’humanité, colorée.
4/20 : Ton parfum du moment …
Sonia : Davidoff, Cool water, depuis des années…
5/20 : Quels sont tes indispensable en maquillage ?
Sonia : aucun.
6/20 : Qu’est ce qu’on retrouve toujours dans ton sac à main ?
Sonia : un bouquin.
7/20 : Comment décrirais-tu ton style vestimentaire ?
Sonia : naturel, simple, décomplexé, surtout.
8/20 : Ton « it » Bag ?
Sonia : la sacoche en cuir marron.
9/20 : Comment définirais-tu ta relation avec les chaussures ?
Sonia : compulsive. Par exemple, depuis quelques mois, je me suis mise aux baskets Bensimon et depuis, je les collectionne.
10/20 : Comment aimes-tu te coiffer les cheveux ?
Sonia : comme ils sont.
11/20 : Est-ce que tu as un secret de beauté ?
Sonia : sourire ? (Rires)
12/20 : Comment deviens t- on écrivain ? Est-ce inné ou faut-il travailler pour y arriver ?
Sonia : Il y’a des deux. On n’écrit pas par envie, parce qu’on veut être écrivain, mais par besoin, car on ne peut pas faire autrement, car on a tout essayé et rien n’a vraiment marché. Après, une fois cette vérité acceptée, il faut écrire, écrire, écrire encore jusqu’à arriver au résultat qui satisfait. Et donc il faut travailler, sans relâche, sans perdre espoir. Et un jour, ça sort et c’est juste ça.
13/20 : Raconte-nous tes débuts dans le monde de l’écriture…Quel a été le déclic ?
Sonia : j’ai vite appris à lire et vite beaucoup lu. Je pense que j’ai toujours su que j’écrirai un livre. Pas ce livre mais un livre. Je me suis donnée le temps, je me suis éloignée, je suis revenue, mais toujours avec la même certitude, que c’était ce que je devais faire. Qu’il n’y a pas d’autre alternative. Que je devais me rendre aux mots, abdiquer en quelque sorte, les laisser prendre toute la place.
14/20 : Ton premier roman, « Shamablanca » où tu dresses le portrait d’une société schizophrène, est le coup de cœur de Miss Outlet ! Est-ce que tu puises dans ton vécu pour écrire ? Comment te viens l’inspiration ?
Sonia : je suis incapable d’écrire sur moi directement, alors je crée des personnages qui m’obsèdent, comme des amis imaginaires. Et pour leur donner vie, je puise dans ce qui m’entoure, les histoires qu’on me raconte, les potes, mon quotidien, l’endroit où je vis aussi. Je suis comme une éponge, j’absorbe, j’absorbe et une fois devant ma feuille, le tout donne forme à autre chose. Souvent, cela me surprend moi-même.
Sonia : je ressemble à Shama, mon héroïne, dans ma révolte. Je suis souterraine, je contourne, je dis non, mais en silence.
16/20 : As- tu un modèle dans l’écriture ?
Sonia : oui, plusieurs. J’aime les plumes vives, tranchantes, folles, les écrivains qui prennent des risques, déconstruisent, jonglent avec les mots, les sens, et pour cela, j’en reviens toujours à Rimbaud : " il faut être absolument moderne".
17/20 : Quel est le roman qui t’as marqué ?
Sonia : Pour n’en citer qu’un, "Les mots", de Sartre, m’a aidé à comprendre qui j’étais. Sinon, toutes les semaines, j’essaye de lire un livre qui me marque. En ce moment, c’est "Cosmopolis", de Delillo. Fulgurant !
18/20 : Te vois-tu évoluer dans le cinéma plus tard ? L’écriture de scénario…
Sonia : oui, d’ailleurs il y a même un chapitre en forme de scénario dans mon roman.
19/20 : Ton actu ?
Sonia : une signature à Casa et une à Paris bientôt mais je n’ai pas encore fixé la date.
20/20 : Que peut-on souhaiter de meilleur à Sonia Terrab ?
Sonia : Un deuxième roman. (L’avis de la Peoplette : C’est tout le mal qu’on lui souhaite et surtout tout le bien qu’on se souhaite à nous ! )
BONUS/Question des lecteurs :
21/20 : Connais-tu l’angoisse de la page blanche ?
Sonia : Oui, je la connais. Mais j’ai appris à l’apprivoiser, à l’écouter. Comme disait Spinoza : "quand il rêve qu’il ne peut pas écrire, il n’a pas la puissance de rêver qu’il peut écrire et quand il rêve qu’il peut écrire, il n’a pas la puissance de rêver qu’il ne peut pas écrire." Cela résume tout pour moi.